" Signe de contradiction " - Pasteur Samuel FOUCART
Luc 2/34 et 35
« Il sera un signe de contradiction »
Ce texte des évangiles est finalement bien plus « contemporain » de Noël que celui des Mages d’Orient par exemple. Ici nous sommes huit jours après Noël, en ce qui concerne l’histoire des Mages d’Orient, c’est au moins deux ans après la naissance de Jésus qu’il faut situer le récit. La tradition, la culture, et parfois même la légende en ont décidé autrement.
Pourtant les paroles prophétiques de Siméon raisonnent encore d’un écho tout particulier dans notre 21° siècle. On le voit bien dans notre société, Noël, Jésus, sa naissance continuent d’être des signes de contradiction et ouvrent à toutes les controverses possibles et imaginables. La crèche, l’idée même de Noël remplacée par les termes de, je cite : « Fêtes » et même « Joyeux hiver » dans certaines villes. Le Jésus de Noël dérange encore !
Et finalement tant mieux ! Je ne vois pas pourquoi les chrétiens devraient en prendre ombrage. C’est la destinée de Jésus, voulue par Dieu et qui se perpétue aujourd’hui encore.
Parce qu’il fallait bien cela pour sauver les êtres de contradictions que nous sommes !
Attirés par le bien et faisant le mal ; aimant la vérité mais pratiquant le mensonge ; destinés à la gloire, mais vivants dans des passions toujours plus humiliantes et infamantes ! Faits pour la lumière, mais préférant les ténèbres ! Destinés à la pureté mais vivant, le cœur, l’âme et la conscience souillés par le péché. Parlant de paix et y aspirant, mais néanmoins prêts à toutes les guerres, y compris les plus « domestiques », que sont les querelles pour des broutilles, la critique ou la vengeance.
Des êtres de contradictions encore au regard de la foi ! Refusant de croire Dieu sur parole (son Évangile) mais préférerant notre propre système de croyances, de superstitions et même d’athéisme (une autre forme de foi).
Contradiction enfin, dans notre comportement vis-à-vis de Dieu ! Nous le rejetons, le méprisons, l’accusons à la moindre occasion, le détestons même et refusons obstinément de considérer ses lois (faites pour notre bonheur) ; mais à la première difficulté, à la moindre épreuve, au plus petit désespoir, nous l’invoquons, nous le prions, nous « allumons un cierge », nous le supplions de nous aider pour finalement et nous tourner confusément et provisoirement vers lui !
« Des contradictions sur pattes » voilà comment on peut définir l’être humain !
Pour sauver une humanité faite de contradictions, il fallait un sauveur signe de contradiction !
Jésus la lumière du monde qui va naître dans une nuit devenue célèbre depuis., celle de Noël. Comme un message qui nous est encore destiné : il n’y aura jamais de nuit trop sombre pour lui !
Jésus de Nazareth en Galilée voilà quel sera le nom sous lequel il sera connu, pourtant selon la tradition juive et les coutumes de l’époque, on aurait dû l’appeler Jésus de Bethléem en Judée. La contradiction encore, entre la Judée, celle du Temple, de Jérusalem la riche et légitime Judée historique référence aux yeux des Juifs et la Galilée des païens, des « métèques », des « mélangés de races », méprisée, déconsidérée, regardée comme une « tâche » au sein de la nation juive. Jésus de Nazareth en Galilée, c’est lui le Sauveur du monde. C’est dans l’humilité qu’on trouve le salut : « l'humilité précède la gloire. » (Proverbes 15/33 !
Jésus parfaitement Dieu, et parfaitement homme, n’est-ce pas là une énigme pour notre raison, notre cerveau « d’humains limités ». Comment peut-on être le grand Dieu créateur de toute chose, et être emmailloté avec des couches comme n’importe quel autre bébé de la terre ? Déroutant ! Mais c’est là que s’inscrit l’essence même du salut ! On trouve toujours le salut dans l’abaissement, l’humiliation personnels, la repentance, « l'abaissement va devant la gloire. » ! (Proverbes 15/33 Darby Bible)
Contradiction enfin, lorsqu’à la croix, Jésus meurt seul (ou presque), abandonné de tous, comme un malfaiteur : brisé, humilié, détruit physiquement, moralement, psychiquement. Son âme est écrasée par l’angoisse ! Son cœur en explosera littéralement Et pourtant aussi mystérieux que cela puisse paraître toutes les victoires qu’il nous faut sont cachées dans cette apparente défaite ! Plus « contradictoire » il n’y a pas !
Jusqu’au bout Jésus aura été un signe de contradiction et il le restera jusqu’à la fin ! C’est ce qui fait notre salut ! C’est lui que nous célèbrerons cette nuit !
Pasteur Samuel FOUCART